Natura 2000 Golfe du Morbihan

L’Europe possède une importante variété de climats et de paysages induisant une très grande biodiversité. Natura 2000 est un réseau européen de sites représentatifs de cette diversité, au sein desquels la préservation des milieux et espèces naturels menacés est assurée de manière prioritaire.

 

  

Qu’est ce que le réseau Européen Natura 2000?

Outils fondamentaux de la politique européenne de préservation de la biodiversité, les sites Natura 2000 visent une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. Ces sites sont désignés pour protéger un certain nombre d’habitats et d’espèces représentatifs de la biodiversité européenne. La liste précise de ces habitats et espèces est annexée à la directive européenne oiseaux et à la directive européenne habitats-faune-flore.

En Europe, le réseau représente 27 522 sites et couvre 18 % des terres et 6 % de la zone économique exclusive. Au 1er mars 2017, la France compte 1 766 sites, couvrant près de 13 % du territoire terrestre métropolitain et 11 % de la zone économique exclusive métropolitaine.

La démarche du réseau Natura 2000 privilégie la recherche collective d’une gestion équilibrée et durable des espaces qui tienne compte des préoccupations économiques et sociales :

  • les activités humaines et les projets d’infrastructure sont possibles en site Natura 2000. Pour éviter les activités préjudiciables à la biodiversité, les projets susceptibles d’avoir des incidences sur les espèces et habitats protégés doivent être soumis à évaluation préalable ;
  • au quotidien, la gestion des sites Natura 2000 relève d’une démarche participative des acteurs du territoire. Un comité de pilotage (CoPil) définit pour chaque site des objectifs de conservation et des mesures de gestion qui sont ensuite mis en œuvre sous forme de chartes et des contrats co-financés par l’Union européenne.
  • Un plan de gestion, approuvé par tous les membres du CoPil, fixe les enjeux et les orientations du site, ainsi que les actions à mener dans le temps long. Ce plan de gestion est appelé Document d’Objectifs (DOCOB).

Le golfe du Morbihan est concerné par 2 sites Natura 2000

  • une Zone Spéciale de Conservation (ZSC)
  • une Zone de Protection Spéciale (ZPS)

La ZSC « Golfe du Morbihan, côte ouest de Rhuys » intègre l’ensemble de l’espace maritime du golfe du Morbihan, ainsi qu’une bande d’espace terrestre suivant le littoral et s’étend jusqu’à la façade atlantique des communes de Locmariaquer, Saint-Gildas-de-Rhuys et Arzon, tout en intégrant l’île de Méaban.

Le périmètre de la ZPS « Golfe du Morbihan » était initialement constitué de deux parties distinctes, l’une dans le bassin oriental du Golfe et le deuxième dans le bassin occidental. Suite à l’extension en mer de Natura 2000, en 2008, deux nouveaux secteurs ont été ajoutés à la ZPS : la rivière de Noyalo et la façade atlantique de la commune de Locmariaquer s’étendant jusqu’à l’île de Méaban.

 

Fiche d’identité de la ZSC « Golfe du Morbihan – côte ouest de Rhuys »

  • Identifiant du site : FR 53 000 29
  • Surface du site : 20 609 ha, dont 77 % de surface marine
  • Date de l’arrêté ministériel portant désignation du site : 04 mai 2007
  • Communes concernées : Arradon, Arzon, Auray, Baden, Crac’h, Ile-aux-Moines, Ile d’Arz, Larmor-Baden, Le bono, Le Hézo, Locmariaquer, Noyalo, Plougoumelen, Pluneret, Saint-Armel, Saint-Gildas-de-Rhuys, Saint-Philibert, Sarzeau, Séné, Surzur, Theix, Vannes

Fiche d’identité de la ZPS « Golfe du Morbihan»

  • Identifiant du site : FR 53 100 86
  • Surface du site : 9 502ha, dont 91 % de surface marine
  • Date de l’arrêté ministériel portant désignation du site : 31 octobre 2008 (l’arrêté du 30 juillet 2004 a été abrogé, suite à l’extension du périmètre en mer)
  • Communes concernées : Arzon, Baden, Ile d’Arz, Larmor-Baden, Le Hézo, Locmariaquer, Noyalo, Saint-Armel, Saint-Philibert, Sarzeau, Séné, Theix, Vannes

Le Document d’Objectifs

Le document d’objectifs est commun aux deux sites Natura 2000, intitulés « Golfe du Morbihan ». Il a été finalisé en 2013.

Consulter le DOCOB au lien ci-dessous :

Gouvernance

Le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan et l’Office Français de la Biodiversité sont tous les deux co-opérateurs et co-animateurs des sites deux Natura 2000 du Golfe du Morbihan (la ZPS et la ZSC).

Le Comité de Pilotage des sites Natura 2000 du Golfe du Morbihan est présidé par le Préfet du Morbihan et le Préfet maritime de l’Atlantique.

Préservation des espèces

Si le site abrite de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial telles que la zostère naine et la zostère marine qui sont des plantes marines, ou encore la Loutre d’Europe pour les mammifères, il est surtout connu pour être particulièrement favorable à l’accueil des oiseaux, tant nicheurs qu’hivernants. Le Parc mène de nombreuses actions et suivis pour préserver ces différentes espèces, souvent menacées.

Suivi de la reproduction du Gravelot à collier interrompu

Gravelot à collier interrompu mâle en plumage nuptial © David Lédan

De qui s’agit-il ? Petit limicole emblématique des côtes bretonnes, le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), menacé à l’échelle européenne, niche sur les plages d’avril à juillet. Les individus se regroupent en fin d’été avant d’entamer leur migration vers la côte ibérique voire l’Afrique de l’Ouest en septembre.

C’est une espèce emblématique du littoral breton du fait :

    • de sa rareté (déclin des effectifs, faible production de jeunes à l’envol),
    • de la forte valeur patrimoniale des milieux qu’il occupe,
    • de la capacité de notre société à trouver des solutions négociées pour conserver notamment cette espèce, dans des zones fortement exposées aux activités de loisirs et professionnelles.

Les enjeux : La Bretagne héberge aujourd’hui entre 13 et 17 % de la population nicheuse française contre 30 % en 1984. Pour ces raisons, la Bretagne doit assumer une importante responsabilité dans la préservation de cette espèce à fort intérêt patrimonial. L’espèce est considérée comme un indicateur de la bonne gestion du littoral et peut être utilisée comme bio indicateur.

Leurs nids «invisibles» sont principalement sur les hauts de plage. Le succès d’éclosion et de survie des poussins est très faible et les menaces sont nombreuses : nettoyage mécanique, prédation naturelle, divagation des chiens, dérangements anthropiques voire destruction volontaire.

Les actions mises en place : Sur le territoire du Golfe et de Penerf, le Parc réalise le suivi de la reproduction du Gravelot à collier interrompu sur le littoral depuis 2014. Au total 19 sites sont suivis en moyenne durant la saison au sein de 6 communes. Sur le site du Golfe les sites de suivi sont tout particulièrement les plages de Locmariaquer, Arzon et Saint-Gildas-de-Rhuys, les lagunes d’Arzon et de Saint-Gildas-de Rhuys et le marais de Truscat à Sarzeau. Ces suivis permettent notamment d’adapter les mesures à prendre en cas d’évaluations d’incidences et de mettre en place des systèmes de protection au cas par cas (panneaux, enclos, cage), tout en sensibilisant les usagers. Certaines mesures fortes prises par les communes (grand enclos anticipatif, arrêtés municipaux et préfectoraux pour la gestion des chiens ou la pose de cage, surveillance accrue du site etc.), permettent la préservation de cette espèce dont la pérennité n’est pas assurée actuellement.

Suivi de la reproduction de la Sterne pierregarin

Sterne pierregarin nourrissant ses jeunes © David Lédan

De qui s’agit-il ? Difficile d’imaginer les baignades estivales ou les parties de pêche à pied dans le Golfe sans sternes, cet oiseau au bec et à pattes rouges, dont la tête est couverte d’une calotte noire tandis que le reste de leur plumage est blanc et cendré, comme les mouettes. Cet oiseau arrive en avril pour nicher sur le territoire, notamment dans le marais de Truscat à Sarzeau, et sur les pontons de Locmariquer et Baden, avant de migrer pour l’Afrique en septembre.

Les enjeux : Si le nombre de couples semble se stabiliser aujourd’hui, la population du Golfe du Morbihan passait sous la barre des 100 couples au début des années 2000 et leur pérennité semblait compromise. En effet, tous les sites de reproduction naturelle (soit les iles et les ilots) avaient été déserté par les populations, probablement à cause de dérangements anthropiques ou de la présence des rats. Ces oiseaux se sont alors reportés sur les barges ostréicoles pour en faire leur site de nidification.

Les actions mises en place : Des actions sont alors lancées pour favoriser la reproduction de cette espèce sur le territoire. Des travaux de restauration des populations de sternes commencent notamment avec la mise en place d’un ilot artificiel dans un marais en 2002. En 2004, le Parc propose la mise en place d’un ponton artificiel dédié à la nidification des sternes. Fort de son succès, un deuxième ponton sera implanté quelques années plus tard. Les différentes actions menées par le Parc mais également par de nombreux acteurs locaux ont permis aux sternes de retrouver des effectifs d’oiseaux nicheurs proches de ceux dénombrés en 1965. Le Parc continue donc le suivi de plusieurs marais et des pontons à sternes afin de suivre l’évolution de la population dans le temps. Sur le Golfe du Morbihan, la nidification des sternes sur les pontons de Locmariaquer et Baden et sur le marais de Truscat est particulièrement suivie.

Suivi des oiseaux d’eau hivernants

Bernaches cravant en hivernage sur le territoire du PNRGM  © David Lédan

De qui s’agit-il ?

Lorsque les nicheurs quittent le territoire pour leur migration vers le sud, ce sont les espèces hivernantes qui arrivent s’installer pour quelques mois. Parmi elles, l’emblématique Bernache cravant, ou encore le Courlis cendré (limicole) et le Canard siffleur (anatidé). Site d’importance nationale et voie majeure de migration, les sites du Golfe du Morbihan et de la Rivière de Penerf accueillent environ 50 000 oiseaux d’eau chaque année pour cette période d’hivernage. Le Golfe du Morbihan, avec ses grandes vasières et ses nombreux herbiers de zostère, est un territoire d’accueil particulièrement favorable pour le repos et l’alimentation de ces espèces, c’est pourquoi certains de ses sites atteignent des seuils d’importance internationale pour plusieurs espèces, signifiant qu’au minimum 1% des effectifs de la population biogéographique de cette espèce y sont observés.

Les enjeux : La période d’hivernage est importante pour les espèces migratrices. L’hiver va en effet leur permettre d’accumuler des réserves de graisse nécessaires pour effectuer leur prochaine migration au début du printemps pour la reproduction. Les dérangements liés aux diverses activités humaines peuvent donc être néfastes pour ces espèces, dont certaines ont des populations en fort déclin. C’est le cas notamment de la Bernache cravant, dont la population a diminué de 34% en près de 30 ans.

Les actions mises en place : Chaque année, le Parc apporte sa collaboration à l’évaluation des effectifs d’oiseaux d’eau hivernants et migrateurs au sein des sites Natura 2000 du Golfe du Morbihan. Ces comptages sont réalisés chaque mois, de septembre à avril. Ils sont effectués en collaboration avec de nombreux partenaires (l’Office Français de la Biodiversité, la Réserve naturelle nationale des marais de Séné, Bretagne-Vivante, la Fédération des Chasseurs du Morbihan, les communes de Sarzeau et de l’Ile aux Moines). Le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan assure le comptage sur l’ensemble du littoral de l’Île d’Arz, soit 10 points d’observations. Chaque année, les données de dénombrements des oiseaux d’eau réalisés à la mi-janvier, dans le cadre du Wetlands International, sont transmises à la coordination nationale. Les sites d’importance majeure sur le territoire du Golfe pour l’accueil des oiseaux hivernants sont les anses de Tascon et de Truscat et la Rivière de Noyalo. Pour exemple, en 2023, 7 espèces d’hivernants atteignent le seuil d’importance internationale dans le Golfe : la Bernache cravant, le Canard souchet et le Canard pilet pour les anatidés, le Grand gravelot, la Barge à queue noire et le Bécasseau variable pour les limicoles et la Spatule blanche.

Préservation des habitats

Les sites Natura 2000 du Golfe du Morbihan accueillent 49 Habitats d’Intérêt Communautaire (habitats ciblés par Natura 2000). Le Parc mène des actions de restauration et de préservation sur certains de ces habitats à forte responsabilité et particulièrement représentés sur le site comme les herbiers de zostère, les vasières, marais littoraux ou encore les fonds rocheux à gorgone.

Une attention particulière pour les herbiers de zostère

Suivi d’herbier de zostère naine dans la Baie de l’Ours © IFREMER

De quoi s’agit-il ? Contrairement aux apparences, les zostères ne sont pas des algues vertes. En effet, les deux espèces de zostères, marines et naines, sont des plantes marines avec des racines, des feuilles et des fleurs au printemps. Regroupées en herbiers, elles forment de véritables prairies aquatiques. Cet habitat attire de nombreuses espèces qui viennent y trouver refuge, se nourrir ou se reproduire. Le Golfe abrite les 2 espèces de zostère : la marine, Zostera marina, et la naine, Zostera noltei. La première, la plus grande des deux espèces (120 cm en moyenne), est toujours immergée. La seconde, plus petite (15 cm en moyenne) se trouve sur l’ensemble des niveaux moyens et supérieurs des estrans abrités vaso-sableux et sablo-vaseux et est successivement découverte ou non, au rythme de la marée. Par leurs surfaces, les herbiers du Golfe, qui recouvrent environ 20% de la surface de ses fonds, représentent le 2ème site français après le bassin d’Arcachon.

Les enjeux : Par sa forte production primaire, cet habitat joue un rôle important dans la chaîne alimentaire. Il joue un rôle de refuge et de nourricerie pour de nombreuses espèces de poissons, la seiche, l’hippocampe, l’anguille par exemple, ainsi que pour des oiseaux tels que la Bernache cravant qui s’en nourrit en période d’hivernage (zostère naine). Grâce à leurs racines, ces plantes freinent également l’érosion des fonds et du littoral. Leur présence est un excellent indicateur de la qualité de l’eau et plus généralement de la biodiversité.

Cependant, cet habitat extrêmement fragile et sensible subit de nombreuses pressions dans le Golfe :

  • pollutions, eutrophisation, modification du transit sédimentaire, ombrage
  • pressions physiques directes (ragage, ancrage, piétinement, arrachage)

Les suivis : Plusieurs suivis sont mis en place à l’échelle du Golfe sur les herbiers de zostère. Ces suivis, portés par l’IFREMER, l’Université de Bretagne occidentale et le Parc s’appuient sur le protocole de la Directive Cadre sur l’Eau. Le Parc mène le suivi spécifique sur les herbiers de zostère naine dans la Baie de l’Ours à Crac’h, pour évaluer son état dans le temps. Des suivis complémentaires sont effectués par le Parc pour tenter d’évaluer la pression exercée par la pêche à pied de loisir sur les herbiers de zostère naine. Pour plus d’informations : consulter le lien du projet Life Marha.

 

 

[A VENIR PROCHAINEMENT] : Cartographie des herbiers de zostère naine et marine dans le Golfe du Morbihan

 

Les actions spécifiques sur les mouillages

Le Golfe du Morbihan abrite le deuxième plus grand herbier de zostère de France. Il a été́ mis en évidence un phénomène de raguage au niveau des mouillages fixes situés sur les herbiers de Zostère marine, causé par la chaîne autour du corps-mort. Cela entraine à termes un mitage de l’herbier, puis sa régression. Le Parc a donc lancé une réflexion et des actions pour faire évoluer les mouillages et diminuer cette pression sur les herbiers.

  • 2016-2017 : Expérimentation de mouillages de moindre impact :

    Mise en place de mouillages écologiques © PNRGM

En 2016, le Parc a proposé aux communes d’Arradon et d’Arzon, de tester de nouveaux mouillages appelés mouillages « écologiques » ou « de moindre impact ». Au sein de chaque commune, deux mouillages ont ainsi été convertis. Ces nouveaux mouillages ont la particularité de ne pas avoir de chaine mère et donc de ne pas raguer le fond et les herbiers. Ces mouillages ont été financés par un contrat Natura 2000 marin porté par le Parc. Des suivis ont ensuite été mis en place pour étudier la recolonisation de l’herbier suite à leur mise en place, montrant de bons résultats.

 

  • 2019-2020 : Organisation des mouillages sur l’île d’Ilur :

    Schéma de la mise en place des aménagement de la Grande Plage d’Ilur © PNRGM

L’île d’Ilur propriété du Conservatoire du littoral est gérée par le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan. Étant l’une des rares îles publiques du Golfe, elle attire un nombre important de plaisanciers (25 à 30 000 débarquements annuels recensés), notamment sur la plage ouest de l’île, où sont situés des herbiers de zostère naine et marine. En l’absence de dispositif d’accueil, les plaisanciers étaient amenés à s’ancrer ou à s’échouer au sein des zones d’herbiers. En 2019, l’île d’Arz, en partenariat avec le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan, a décidé d’aménager la zone avec des dispositifs de balisage et de mouillages à moindre impacts. Ces dispositifs ont été financés par un contrat Natura 2000 marin.

  • 2021-2023 : Conversion à grande échelle de mouillages sur herbiers

Panneau de communication sur les mouillages innovants © PNRGM

Suite à la conversion expérimentale en 2017 de mouillages classiques en mouillages de moindre impact, et à la mise en place de ce même type de mouillages sur l’île d’Ilur en 2020, le Parc a eu l’opportunité début 2021, via le lancement du Plan de relance national, de déposer un projet de conversion à grande échelle des mouillages classiques sur herbiers. L’objectif de ce projet, qui a été retenu par l’Office Français de la Biodiversité, est de convertir la majorité des mouillages classiques situés sur des herbiers de Zostère marine, en mouillages innovants à moindre impact, en application des orientations du Documents d’Objectifs et du Schéma de Mise en valeur de la Mer. La préservation des herbiers de Zostère marine du Golfe est ainsi fortement renforcée par ce projet ; un mouillage classique impactant en moyenne plus de 40m2 d’herbier. Ce projet a permis d’accompagner la Compagnie des Ports du Morbihan ainsi que 5 communes : Baden, Arradon, l’Ile d’Arz, Sarzeau, Arzon pour financer un total de 420 mouillages sur herbiers de zostère marine entre 2021 et 2023.

Les fonds rocheux à gorgone

Gorgone ©Alain Pibot OFB

De quoi s’agit-il? Les gorgones sont des animaux filtreurs vivant en colonie. Elles ressemblent fortement à des coraux, mais contrairement à ces derniers, elles ne vivent pas en symbiose avec des algues microscopiques. Elles peuvent donc se développer dans des zones assez profondes. Les gorgones favorisent l’augmentation de la complexité structurelle de la communauté en servant notamment de support ou d’abris pour des petits animaux (crustacés et mollusques par exemple).

Les enjeux : Dans le Golfe du Morbihan, les fonds rocheux à gorgones sont situés sur les tombants rocheux, proche des courants. Les gorgones du Golfe sont connues pour former de véritables « champs », tant elles sont denses et imposante dans certains endroits très spécifiques. C’est notamment grâce à la présence de ces dernières que le Golfe est reconnu comme étant un site très intéressant pour la plongée sous-marine. Le Golfe offre de nombreux sites d’explorations sous-marines. Environ 15 000 plongées en bouteilles sont réalisées chaque année, dont la moitié sur le site de l’Ile Longue. Lors de leurs explorations, les clubs de plongée mouillaient leur ancre sur ces sites, ce qui pouvait entraîner des dégradations sur la faune fixée (labourage, arrachage). Le Parc s’est associé aux acteurs du territoire pour mettre en place des actions visant à mieux connaître le patrimoine sous-marin du Golfe, ses évolutions, et à le préserver via la mise en place de mouillages plus respectueux des fonds.

Les actions mises en place : Au total 8 mouillages respectueux des fonds marins ont été installés dans le Golfe :

  • 4 mouillages au sud-ouest de l’Ile Longue (installés en juin 2005)
  • 1 mouillage sur le site des Grégans (installés en mars 2008)
  • 2 mouillages à l’Est de l’Île Longue (installés en juin 2019)
  • 1 mouillage à Brannec (installé en 2023)

Ces mouillages sont utilisés par les clubs de plongée. Le Parc est responsable de l’entretien de ces mouillages, auquel les clubs de plongée et le Comité Départemental de Plongée participent financièrement. Pour compléter l’installation des mouillages respectueux des fonds, les services de l’état ont a pris deux arrêtés :

  • Un arrêté d’interdiction de mouillage pour la plaisance
  • Un arrêté de cantonnement de pêche interdisant la pêche professionnelle et de loisirs

La lutte contre le Baccharis

Chantier de lutte contre le Baccharis à Saint-Gildas-de-Rhuys © PNRGM

Les enjeux : Depuis 2015, le Parc et ses partenaires luttent contre le baccharis (Baccharis halimifolia), un arbuste classé comme  espèce exotique envahissante très présent sur les communes littorales du territoire.

Les actions mises en place : 

Dans la continuité de l’action pilote lancée en 2014 sur la commune de Séné de mobilisation contre le baccharis, le Parc conduit l’animation d’une lutte collective et coordonnée contre cette espèce sur l’ensemble de son territoire à travers de nombreux chantiers, en collaboration avec le Collectif anti-baccharis. L’objectif est dans un premier temps de stopper les fronts de progression de l’espèce, et de progressivement reconquérir des milieux naturels dégradés par l’espèce.

Un ensemble d’actions sont portées dans le cadre de cette démarche, comme :

  • l’acquisition de connaissances sur les foyers (à travers des cartographies communales) et la centralisation des données,
  • l’accompagnement des chantiers bénévoles portés par chaque collectif communal,
  • la création et l’élaboration de support de sensibilisation et de communication.

Les contrats Natura 2000

  • 2015 : Restauration des dunes et de la lagune de Kerpont à St-Gildas-de-Rhuys
    • accompagnement : PNRGM
    • bénéficiaire : commune de St-Gildas-de-Rhuys

Canalisation du public pour la restauration de la dune et action pilote d’arrachage par traction équine autour de la lagune.

  • 2016 : Mouillages écologiques
    • accompagnement : PNRGM
    • bénéficiaire : commune d’Arradon et commune d’Arzon

Mise en place de 4 mouillages à moindre impact expérimentaux sur herbier de zostère marine.

  • 2018 : Étang de Toulvern à Baden
    • accompagnement : ONCFS
    • bénéficiaire : propriétaires privés

Restauration de l’étang par arrachage de baccharis par traction animale et broyage forestier.

  • 2018 – 2020 : Réouverture de la lande de Kercadoret à Locmariaquer
    • accompagnement : PNRGM et l’ONCFS
    • bénéficiaire : Bretagne Vivante

Réouverture de la lande.

  • 2018 : Restauration du marais de Birhit à Theix Noyalo
    • accompagnement : ONCFS
    • bénéficiaire : propriétaire privé

Restauration de lagune cotière et de site d’accueil pour les oiseaux d’eau.

  • 2018 : Restauration du marais de Ludré à Saint-Armel
    • accompagnement : ONCFS
    • bénéficiaire : propriétaire privé

Restauration de lagune côtière et de site d’accueil pour les oiseaux d’eau, et lutte contre le baccharis.

  • 2018 : Restauration des marais de Brennegui et de Salzen, et de la lagune de Falzen à Locmariaquer
    • accompagnement : ONCFS
    • bénéficiaire : commune de Locmariaquer

Gestion hydraulique et lutte contre le baccharis.

  • 2018 : Marais du Pont Lisse à Séné
    • accompagnement : ONCFS
    • bénéficiaire : commune de Séné

Restauration de lagune côtière et de site d’accueil pour les oiseaux d’eau.

  • 2018 : Marais du Pusmen à Saint-Armel
    • accompagnement : ONCFS
    • bénéficiaire : propriétaire privé

Restauration de lagune cotière et de site d’accueil pour les oiseaux d’eau, et lutte contre le baccharis.

  • 2019 : Aménagement de la Grande Plage d’Ilur
    • accompagnement : PNRGM
    • bénéficiaire : commune de l’Ile d’Arz

Mise en place de balisage et de mouillages à moindre impact permettant de préserver l’herbier de zostère marine.

  • 2019 : Restauration de la lande de Bec-en-Ours à Sarzeau
    • accompagnement : ONCFS
    • bénéficiaire : commune de Sarzeau

Réouverture de la lande sèche et pâturage ovin.

  • 2021 : Restauration d’un pré salé à Saint-Colombier à Sarzeau
    • accompagnement : OFB
    • bénéficiaire : commune de Sarzeau

Arasement d’une digue pour restauration du pré-salé.

Évaluations d’incidences au titre de Natura 2000

Coureur sur la plage avec un chien sans laisse avec présence de Gravelot à collier interrompu © PNRGM

Dans le cadre de son rôle d’opérateur Natura 2000, l’accompagnement des porteurs de projets ainsi que l’appui aux services instructeurs pour l’évaluation d’incidences des projets pouvant porter atteinte aux enjeux des sites Natura 2000 font partie intégrante des missions quotidiennes des animateurs Natura 2000. Cela passe par des échanges avec les porteurs de projet, pour leur porter à connaissances les enjeux liés à la biodiversité du site, et l’accompagnement dans la mise en place de la séquence ERC (Éviter Réduire Compenser). Les documents liés aux Évaluations d’Incidence au titre de Natura 2000 (EIN) sont accessibles ci-dessous :

Lien vers la Préfecture Maritime de l’Atlantique concernant les Évaluations d’Incidences pour les manifestations nautiques :

 

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